Nous avons tous reçu dans notre boîte une lettre du Maire datée du 17
mars dernier. La surprise a rapidement cédé la place à ce que l’on pensait être
une première manifestation de l’aide que l’unique commerçant de Sarrazac
pouvait espérer recevoir de sa Mairie.
Il y a des villages en France où la perte du dernier commerçant est
vécue comme le drame qu’elle est réellement. Tous les habitants, Maire en tête,
se battent en général pour que cela n’arrive pas. A Sarrazac, rien de tout
cela. Indifférence générale, Maire en tête.
Plus grave : le Maire livre des informations qui ne
regardent que le Tribunal de Commerce, le boulanger et à la rigueur un Maire
concerné par la boulangerie du village. En aucun cas ces informations n’ont à
être livrées en pâture aux habitants.
Est-ce une façon de traiter un de ses administrés en grandes
difficultés ? Le boulanger a pu s’exprimer en publiant sa lettre dans le
n° 2 de On a oublié de vous dire. A
vous lecteurs de juger.
Nous relevons également cette phrase qui montre bien l’incompréhension
du milieu rural que notre Maire est censé administrer : « Le service qui était rendu par ce commerce
de proximité risque de nous
manquer » [ndlr : les passages entre guillemets sont des
citations de la lettre]. Il ne semble pas encore convaincu que c’est l’annonce
du début de la désertification constatée partout en pareil cas. A moins
évidemment que ce conditionnel ne cache d’autres projets qu’une boulangerie en
place ne permettait pas. Ils ont déjà été évoqués à mots couverts
(multiservices et logements sociaux).
Une autre phrase est symptomatique de l’état d’esprit du Maire, qui
démontre ainsi depuis longtemps il a d’autres projets pour ce bâtiment :
« Nous ne pouvions rester sans rien
faire dans l’attente de ces recherches de repreneurs ». En effet,
c’était il y a un an qu’il fallait envisager diverses mesures d’accompagnement
et « trouver une solution pérenne à
la boulangerie indispensable sur notre commune ».
Trop tard hélas, Monsieur le Maire. Ce commerce est mort et sa mise aux
normes actuelles est totalement hors de portée de votre budget, dont la dette
représentait 87 % des ressources en 2013.
Sauf évidemment à contracter un nouvel emprunt pour 15 ans qui
s’ajoutera à celui de 50 ans consacré à l’assainissement et probablement à
d’autres.
Voilà un bel exemple d’anticipation, d’excellente gestion financière,
d’habile gestion de projet et de vue politique à long terme.
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